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Les survivances de nos conservatismes

 

N'diawar N'Diaye - Chères concitoyennes, chers concitoyens, il est un sujet qui ne peut être éludé.

C’est celui, comme l’a nommé Mr le Président de la république, lors de ses différentes interventions : « les survivances de nos conservatismes ». Libellé ainsi, il traduit toute la sagesse et la mesure de son Excellence le premier magistrat du pays. Il n’empêche que c’est un sujet qui suscitera beaucoup de polémiques, de controverses, de colère justifiée et même parfois de la haine et de la démesure.

Mais il faut en parler et j’ai choisi avec lucidité et courage d’ouvrir le débat en espérant que vous allez l’enrichir vos réflexions.

Bien qu’issu d’une lignée supposée prestigieuse, je me suis toujours senti en désaccord profond avec cette classification sociale et je remercie mes parents d’avoir contribué à cela par une éducation basée sur l’humilité et sur le respect de l’autre.

C’est pourquoi, il me parait fondamental d’aborder ici cette problématique transverse qui touche et affecte toutes les communautés nationales.

Les Gambanakhous ou esclaves, les hartanis, les pêcheurs, les forgerons, les tisserands, les marabouts, les guerriers et les cherifs autant de prétendues classes sociales qui structurent notre société et qui au gré des rapports sociaux influent dangereusement sur l’équilibre, la cohésion et l’unité nationale.

Pour ouvrir le débat partons sur trois postulats de base pour déconstruire cette grande falsification sociale et historique.

1/_ Tous les hommes naissent dotés des mêmes organes de vue, de l’odorat, de la motricité, d’intelligence et de biologie en dehors de la couleur de la peau qui a été expliquée scientifiquement. Pour Allah le tout puissant, la distinction entre les hommes résulte de la croyance et de la piété mais certainement pas de l’origine sociale ou de la couleur.

2/_ La déclaration universelle des droits de l’homme définit sans ambiguïté que les hommes naissent libres et égaux : c’est un principe et un élément de droit intangible.

3/_ les forgerons, les griots, les labbes, les tisserands ont permis de rendre nos vies plus faciles, ils ont sublimé nos quotidiens par leur intelligence, leur savoir-faire et souvent leur expertise. Comment pouvons-nous prétendre leur être supérieurs, qui a fixé ces règles de préséance et sur quoi se fondent elles. Ces esclaves et hartanis que nous avons asservis des années durant, quelle justification religieuse et historique pouvons-nous leur opposer. L’asservissement est le fait d’une conjugaison de violence, de contrainte physique et de pure force guerrière. Elle n’a qu’une justification économique, sociale et militaire mais certainement pas religieuse à cette époque.

Je suis persuadé que j’ai choqué certaines sensibilités et je m’en excuse d’avance, mais ce sujet est au centre de nos vies, de nos façons de penser et d’agir. Soyez convaincus que ces conservatismes sont au cœur de notre inertie morale et intellectuelle, et qu’ils empêcheraient toujours la libération de nos capacités et de nos énergies pour aller de l’avant.

En définitive, on peut dire par euphémisme que ces survivances de nos conservatismes sont le fruit d’une histoire croisée et d’une culture métissée, et qu’elles traversent toutes les communautés nationales. Pour les combattre afin qu’elles disparaissent, il est impératif que tous les mauritaniens prennent conscience de leur danger pour notre pérennité, qu’ils échangent dans la paix et la sérénité pour trouver les bonnes solutions et que l’Etat prenne ses responsabilités en matière d’éducation, de sensibilisation, de justice et de justice sociale. Je veux que vous vous appropriiez ces propos et que vous en discutiez avec cœur et raison sans relâche.

Colonel N’DIAYE N’Diawar (R)

-Consultant en géopolitique géostratégie et en négociation

سبت, 04/01/2020 - 01:36